Les Particularités d’une généalogie chinoise
Les chinois n’ont pas la même conception que les occidentaux , de la généalogie.
Ils cherchent les descendants d’un aïeul et les porteurs d’un même patronyme, plutôt que les ascendants. Pour un chinois, l’important est de déterminer d’où venaient leurs ancêtres, de quel village ils sont issus et un pèlerinage sur les terres ancestrales est pour eux suffisant .
De plus, les lignées féminines sont totalement ignorées.
Pour les chinois de Polynésie la première difficulté concerne la recherche du patronyme initial. Les Archives Territoriales de Polynésie ont les feuilles de déplacement ainsi que la fiche d’identification des chinois immigrés ; mais la transcription des patronymes et des noms de lieux a été faite phonétiquement. Les immigrants ne parlaient et n’écrivaient (quand ils savaient) que le chinois .
Il y eut ainsi des erreurs de transcriptions . On relève également un mélange des noms et des prénoms.. Véritable casse tête pour un généalogiste amateur.
L’idéal est de retrouver un idéogramme du patronyme ! Maria sachant lire et parler le chinois a pu retrouver son nom dans le tableau des « siang » publié dans la Dépêche de Tahiti
Les idéogrammes
Autre difficulté : la francisation des patronymes suite à l’acquisition de la nationalité française
L’acquisition de la nationalité française pour les chinois nés dans les EFO (Etablissements Français d’outremer) fut longue et difficile difficile car le principe de la « nationalité des parents » a longtemps primé sur la « nationalité du lieu de naissance »
Entre 1929 et 1933, une nouvelle législation permit cependant une naturalisation relativement facile. Tout individu né en France ou dans ses colonies pouvait devenir français, quelle que soit la nationalité de ses parents, sous conditions de résidence C’était « le Droit du sol »
1933…. Retour en arrière ou presque… Par un nouveau décret, seul un jugement, rendu en fonction de critères d’ordre éducatif, culturel, d’intégration sociale, peut donner la nationalité française à un individu né aux colonies françaises de parents étrangers
Cet article resta en vigueur jusqu’en 1964… date à laquelle fut adopté un nouveau décret permettant « une admission plus libérale, par naturalisation des ressortissants chinois, à la nationalité française »
La loi du 9 janvier 1973 (Loi n° 73/42) libéralise l’acquisition de la nationalité française par l’extension du droit du sol pour les personnes nées sur le territoire français métropolitain mais aussi aux Départements et Territoires d’Outre Mer
En Polynésie, dans la communauté d’origine chinoise, cette naturalisation était suivie dans la plupart des cas, d’une francisation du nom pour en faciliter la prononciation et l’écriture….
C’est ainsi que par décret du 9 aout 1961, AYou Yu Teng dit Ataf devint officiellement Alain JOUTAIN…..