Sources : Bulletin de la Société de l’Histoire du Protestantisme français (janvier 1910)
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Laparade fut fondée en 1265 par Alphonse de Poitiers sur des terres appartenant à l’abbaye de Clairac, sur la paroisse de Touraille. Par un acte de paréage, signé le 4 juillet 1265, l’abbé de Clairac donnait un territoire que, vraisemblablement, les moines ne pouvaient cultiver et qu’il eussent difficilement défendu.
A l’origine la bastide s’appelait Castelseigneur…. Pourquoi est elle devenue Laparade en 1277 ? certains diront que c’est « La Parade des villes anglaises »… celle d’où l’on découvre la plus belle vue ! Fièrement campée sur une étroite plate forme à 190 m d’altitude, le village domine le Lot qui vient frôler son côteau .
1311…La bastide est unie à la Couronne d’Angleterre.
Début du XVème…. elle appartient à Guillaume Raimond de Pins, Seigneur de Caumont.
1431… Rodrigues de Villandraud, mercenaire espagnol à la solde du roi Charles VII s’en empare. La Bastide revient à la couronne de France et l’abbé de Clairac en est co-seigneur avec le Roi .
Au Moyen-Âge, la bastide de Laparade jouit d’une organisation politique très complète et de précieux privilèges : pas de servitudes corporelles, pas de taille arbitraire, un régime municipal et la sauvegarde royale. En outre, elle jouissait du droit de douze grosses foires par an.
Description du bourg
Laparade fut construite selon un compromis entre le plan dit « en échiquier » et le plan « en fuseau » des bastides de promontoire
Les remparts :
Perchée sur un promontoire escarpé de 400 pieds de hauteur, la bastide était entourée de remparts percés de 3 portes ; l’une vers Monclar et les autres vers Clairac et les fossés… Ces portes d’enceinte étaient toutes protégées par un pont-levis, lui-même défendu par une barbacane
Au nord et à l’ouest il y avait de profondes douves, encore visibles et la « caslagia » ( jardins des habitants)
Au sud, à l’extrême pointe, s’élevait un château fort flanqué de deux tours et de donjons, entouré lui aussi de profonds fossés. Interdiction formelle de faire boire le bétail ou laver le linge dans lesdits fossés !
La bastide proprement dite :
Quatre grandes parties divisaient le territoire de la bastide
– une partie » à l’intérieur des murs », destinée aux maisons
– une deuxième partie, « contre les murs », réservée aux jardins, courils ou casalset
– une partie « hors les murs » pour les champs et les vignes
– la quatrième partie était composée de terrains communaux, laissés indivis afin que les pauvres gens puissent faire pacager leurs bêtes et avoir des fagots
Les lots furent d’abord tracés, tous égaux, puis ils furent attribués par adjudication , le prix en ayant été fixé par l’acte de paréage . Les rues étaient orientées en tenant compte des vents d’ouest dominants et porteurs de pluie. Elles étaient en obliques de façon à ce que les vents ne balayent pas les rues dans toute leur longueur et de façon à ce que les pluies ne frappent pas la façades !
Les habitants s’étaient engagés à construire leur maison dans l’année suivant l’adjudication. Forêts et carrières alentours fournirent bois et pierre pour la construction.
Les maisons devaient être sur ossature de pans de bois garnie de torchis, pisé ou tuiles plates disposées en épi.
Deux églises dominaient la bastide, dont l’une la Matrice, hors des murs… Il y avait aussi un hôpital.
Sur la grande place centrale, certainement bordée de d’arcades ou cornières, s »élevait la halle aux robustes piliers de bois , centre vital de la bastide
Depuis le départ des anglais, Laparade était une petite bastide tranquille et prospère où la vie s’écoulait paisible . Les tisserands et chapeliers y étaient nombreux, rivalisant avec ceux de Clairac . Une batellerie prospère transportait vins et figues séchées jusqu’à Bordeaux
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