Différentes étapes du protestantismeà Laparade
D’après la tradition locale, Calvin aurait prêché à Laparade
Dès 1525, les doctrines nouvelles (protestantisme) avaient pénétré la vallée du Lot.
Doctrines véhiculées par des troupes de comédiens ambulants, sous le couvert de farces … et leur succès était grand auprès de ce peuple impressionnable.
Ces doctrines calvinistes furent propagées en 1526, par Gérard Roussel, ancien curé d’Uzerche .
En 1537, l’église s’émeut des rapides progrès de l’Hérésie et un inquisiteur, Rochetto, est chargé de mener l’enquête.
Rapidement, il se laisse gagner lui aussi par l’hérésie et l’année suivante il expiait ses fautes sur un bûcher à Toulouse
1555 – Le vicaire Aymerici prend la succession de Gérard Roussel
En 1559, toute la région était gagnée par l’hérésie… Grateloup, Verteuil, castelmoron, Monclar avaient leurs temples. Mais, c’est aussi l’arrivée des guerres de religion.
Si Laparade a été épargnée par le premier épisode, en 1560, il n’en est pas de même en 1573, date à laquelle le château est incendié par les troupes catholiques.
D’après la déposition de Jehan Fort, notaire royal et avocat en la cour de Laparade..
« … et partant que, peu après, il survint des troubles et que certaines compagnies se présentèrent au dict lieu de La Parade. Ladicte Maures, femme dudict rose et plusieurs autres citoyens dudict La Parade, étant de la religion prétendue réformée, pour la conservation de leurs personnes et biens, se retirèrent dans une tour dudict château qui estoyt audict La Parade et à cause que ceux dudict château résistèrent, le feu fut mis en ladicte tour où mourut sept à huit vingts (140 à 160) hommes ou femmes ducdict feu ou fumée »
D’après la déposition le 11 juillet 1581, de Guilhem de Maures, habitant de la Parade , âgé de 35 ans, ce furent huict vingts hommes et femmes ( 160) qui périrent brûlées , cherchant à échapper aux troupes de La Vauguyon
L’église réformée de La parade avait ses propres pasteurs. Dès avant 1589, il s’agissait de M. de Boiteau, et la halle avait été transformée en Temple ; la cloche du prêche étant celle de la Porte de Monclar.
Se succédèrent ensuite Moïse Ferrand, puis Daniel ferrand , tous deux parents et issus d’une famille de pasteurs qui donnèrent de nombreux ministres dans la région et dans toute la Guyenne
Durant le Régime de l’Edit de Nantes (1598) , le culte catholique fut rétabli à La Parade et la messe célébrée sous l’arceau du clocher …..mais pour peu de temps !
Après 1620, le pasteur fut Jacques Bardolin, venu de Miramont, plus tard assisté de Etienne Maures, natif de Laparade, ,
A la mort d’Henri IV, la ville eut à souffrir de la peste (1631) et fut accablée d’impositions diverses durant la fronde
De 1645 à 1648, le culte catholique fut de nouveau supprimée . Rien d’étonnant à cela : lors de la révocation de l’Edit de Nantes, en 1685, il n’y avait à Laparade que 20 catholiques .
Mais le Clergé ne désarma pas et en 1648, il obtint du parlement de Nérac, la réouverture de l’église. Cela se fit lors d’une cérémonie empreinte d’une grande solennité. L’abbé de Clairac, accompagné de 20 prêtres, planta la croix sur l’emplacement de l’église et le culte fut célébré dans la grande Tour, dernier vestige du château incendié .
En 1649 Daniel Brignol fur pasteur de Laparade, assisté de Jean Boldur puis de David Geneste ( de Laparade)jusqu’en 1683, année de son abjuration
D’après le cadastre de 1660, les réformés de Laparade avaient des cimetières dans le bourg de Sermet, entre les hoirs de Jacques Tabassat, dit Pallise et Jean roudier, charpentier.
Et aussi au Roubillon, près de l’église où se célébrait le culte catholique .
Laparade n’était pas une ville riche et n’avait pas de Seigneurs et donc, la dépopulation y fut importante.
Entre 1683 et 1690, les passage de troupes envoyées par le zélé évêque catholique Mascaron pour convertir les réformés furent nombreux et c’est durant cette période que la population entière se convertit .
1683…..Isaac Ledrier fut le dernier pasteur de La Parade
En avril 1685, le temple fut démoli. C’était un des derniers temples de la région. Les ruines en restèrent sur place durant 25 ans et ce fut seulement le 25 mai 1714 que le Roi en attribua les matériaux à l’évêque d’Agen .
La juridiction de Laparade semblait avoir vécu…. Et avec elle tout un passé ! le faubourg de Touraille, quartier des tisserands et chapelier, fut déserté et ses maisons tombèrent en ruines (on trouve encore de gros blocs de pierre en passant la charrue !
Laparade perdit ses privilèges et on lui imposa un maire perpétuel : Simony de Brouthier , officier de cavalerie époux de Rachel Geneste.
Les pruniers remplacèrent les figuiers.
Les oliviers disparaissaient pendant que la vigne prenait son essor sur les coteaux .
25 septembre 1711… l’évêque d’Age, en visite dans ce village nouvellement converti, décrit ainsi l’église : » c’est la plus indécente du royaume…..le maître autel est le plus vilain qui se puisse trouver ; le St Chrême est dans des vases malpropres ; dans le registre des baptêmes on ne met pas si les père et mère sont mariés «
A la révolution laparade retrouva la liberté municipale et l’exercice du culte réformé….
Son premier maire fut Paul Geneste Fondelaville ; son nouveau temple, une grange ; quelques hommes de biens dont Etienne de La Bruyère, Paul Geneste, Boudet de la Touraille , Galliné se dévouèrent au relèvement de tant de ruines.
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